Erdogan blâme Netanyahu pour la réplique iranienne contre Israël

Erdogan blâme Netanyahu pour la réplique iranienne contre Israël

Ankara, 13 avril 2023 – Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’être « le principal responsable » de la récente escalade de tensions entre l’Iran et Israël.

« Le principal responsable de la tension qui a saisi nos cœurs le soir du 13 avril est Netanyahu et son administration sanguinaire », a déclaré Erdogan lors d’une intervention télévisée.

Il a ajouté que « le ciblage par Israël de l’ambassade iranienne à Damas en violant le droit international et la Convention de Vienne a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Erdogan a également critiqué le silence de la communauté internationale face à « l’attitude agressive d’Israël », affirmant que « c’est Netanyahu lui-même qui devrait être condamné en premier ».

Depuis le début de la guerre à Gaza, Erdogan a été l’un des critiques les plus virulents d’Israël, le qualifiant « d’Etat terroriste ».

Dimanche, la Turquie a appelé à « mettre fin à l’escalade » au Moyen-Orient, disant redouter une « guerre régionale » après les frappes iraniennes qui ont visé Israël dans la nuit de samedi à dimanche.

L’Iran a lancé plus de 300 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas. L’armée israélienne a affirmé avoir « déjoué » l’attaque.

Les réactions internationales à la récente escalade de tensions entre l’Iran et Israël ont été mitigées.

• Les États-Unis ont condamné les frappes iraniennes, les qualifiant d’ « inacceptables ». Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à la « désescalade » et a déclaré que les États-Unis étaient « prêts à travailler avec nos partenaires pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires ».
• L’Union européenne a également condamné les frappes iraniennes, les qualifiant de « violation flagrante du droit international ». Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé à la « retenue » et a déclaré que l’UE était « prête à jouer un rôle constructif dans la désescalade de la situation ».
• La Russie a appelé à la « modération » et a déclaré qu’elle était « préoccupée par l’escalade des tensions ». Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie était « prête à travailler avec toutes les parties concernées pour trouver une solution pacifique à la crise ».

L’escalade de tensions entre l’Iran et Israël s’inscrit dans un contexte de tensions régionales plus larges.

• L’Iran et Israël sont des ennemis jurés depuis la révolution iranienne de 1979. Les deux pays se sont livrés à une guerre par procuration en Syrie, où l’Iran soutient le régime de Bachar al-Assad et Israël soutient les rebelles.
• L’Iran est également en conflit avec les États-Unis et leurs alliés au sujet de son programme nucléaire. Les États-Unis et leurs alliés accusent l’Iran de chercher à développer des armes nucléaires, ce que l’Iran nie.
• En 2015, l’Iran a signé un accord avec les puissances mondiales, dont les États-Unis, qui limitait son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions. Cependant, les États-Unis se sont retirés de l’accord en 2018 et ont réimposé des sanctions à l’Iran.
• Depuis le retrait américain de l’accord, les tensions entre l’Iran et les États-Unis ont augmenté. L’Iran a menacé à plusieurs reprises de se retirer de l’accord et a commencé à enrichir de l’uranium à des niveaux plus élevés que ceux autorisés par l’accord.

Il est difficile de dire comment la situation va évoluer. Les deux parties ont menacé de nouvelles actions militaires, et il est possible que la situation dégénère en une guerre à grande échelle.

Cependant, il est également possible que les deux parties parviennent à désamorcer la situation et à éviter une nouvelle escalade. Les États-Unis et l’Union européenne ont tous deux appelé à la désescalade, et il est possible qu’ils puissent jouer un rôle de médiation entre les deux parties.

L’issue de la situation dépendra probablement d’un certain nombre de facteurs, notamment de la volonté des deux parties de désamorcer la situation, de l’implication des puissances étrangères et de l’évolution de la situation sur le terrain.