Le Premier ministre burkinabè justifie le retrait de l’AES de la CEDEAO
Ouagadougou, 4 mars 2024 – Le Premier ministre burkinabè, Dr Apollinaire Joachimson KYELEM de Tambèla, a déclaré ce lundi que le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) procède d’une « légitimité populaire, authentique (…) gage de stabilité et de progrès ».
Lors de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs, le Chef du Gouvernement s’est prononcé sur la question de la légalité et de la légitimité du retrait de l’AES de la CEDEAO.
Questionnant l’histoire, le Premier ministre a renvoyé les tenants des thèses impérialistes sur l’illégalité et l’illégitimité du choix souverain des peuples burkinabè, malien et nigérien à leurs propres contradictions.
Il a notamment souligné que :
- La CEDEAO a elle-même violé ses propres textes en suspendant le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
- L’organisation sous-régionale a failli à sa mission de garantir la sécurité et le développement des peuples.
- Les peuples du Sahel ont le droit de choisir leur destin et de s’organiser en dehors de la CEDEAO si cela répond à leurs aspirations.
Le Premier ministre a conclu son intervention en réaffirmant la volonté du Burkina Faso de poursuivre son engagement dans la lutte contre le terrorisme et le développement économique.
Il a également appelé à une intensification de la coopération entre les pays de l’AES.
Ce discours du Premier ministre burkinabè intervient dans un contexte de tensions entre l’AES et la CEDEAO.
En effet, les trois pays sahéliens ont annoncé leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier dernier, en réaction aux sanctions économiques et financières imposées par l’organisation.
La CEDEAO a pris ces sanctions pour contraindre les militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger à organiser des élections de retour à un régime civil.
Cependant, le discours du Premier ministre burkinabè montre que les pays de l’AES sont déterminés à poursuivre leur chemin en dehors de la CEDEAO.