Le secret des terroristes rĂ©vĂ©lĂ© Ă la barre : le procĂšs de lâattaque terroriste de Samorogouan dĂ©voile des vĂ©ritĂ©s choquantes
Le procĂšs tant attendu de lâattaque terroriste de la brigade de gendarmerie de Samorogouan, survenue en octobre 2015 prĂšs de la frontiĂšre malienne, a repris hier, mardi 23 juillet 2024, au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II. Neuf ans aprĂšs cette tragĂ©die, les ayants droit des victimes espĂšrent enfin connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur ce qui sâest rĂ©ellement passĂ© ce jour-lĂ .
Des présumés coupables à la barre
Lâouverture de ce procĂšs, le lundi 22 octobre 2024, a mis en lumiĂšre les noms des dix prĂ©sumĂ©s coupables : Aboubacar Sawadogo alias Mossi, Moussa MaĂŻga, Ousmane DembĂ©lĂ©, Abdoulaye OuĂ©draogo, Lassina Sandara, Seydou DembĂ©lĂ© alias BĂ©ni, Dramane Sanou, Abdoulaye Bebgaly, Boubacar DramĂ© et Hamidou Kindo alias Hamidou ZallĂ©. Ces individus sont poursuivis pour des chefs dâaccusation graves, incluant association de malfaiteurs terroristes, assassinats, vols aggravĂ©s, dĂ©tention illĂ©gale dâarmes et destruction aggravĂ©e de biens publics.
Lors de lâaudience dâhier, quatre prĂ©venus Ă©taient prĂ©sents dans le box des accusĂ©s : Dramane Sanou, Lassina Sandara, Seydou DembĂ©lĂ© alias BĂ©ni et Boubacar DramĂ©. Les autoritĂ©s maliennes ayant apprĂ©hendĂ© certains des accusĂ©s, Ă savoir Aboubacar Sawadogo alias Mossi, Moussa MaĂŻga et Ousmane DembĂ©lĂ©, ont coopĂ©rĂ© avec le TGI de Ouaga II, permettant ainsi lâobtention de leurs dĂ©positions.
Révélations choquantes des dépositions
Aboubacar Sawadogo, ĂągĂ© de 56 ans au moment de son audition, a partiellement reconnu les faits. RĂ©sidant au quartier SomgandĂ© de Ouagadougou, Sawadogo a admis avoir Ă©tĂ© formĂ© aux maniements des armes en 2012 au Mali. Il a dĂ©crit comment, aprĂšs une opĂ©ration ayant mal tournĂ©, il s’est rĂ©fugiĂ© Ă SomgandĂ©: « Pendant une opĂ©ration, ils ont Ă©tĂ© bombardĂ©s au Nord du Mali par des blancs et leurs chefs ont Ă©tĂ© tuĂ©s. Le groupe sâest dispersĂ© et M. Sawadogo sâest rĂ©fugiĂ© Ă SomgandĂ© ». Par la suite, il a contactĂ© un certain Tahirou Belem pour poursuivre le combat dans la localitĂ© de Samorogouan. Sawadogo est ainsi identifiĂ© comme le cerveau de cette attaque meurtriĂšre.
Moussa MaĂŻga, cultivateur domiciliĂ© Ă Sikasso, a Ă©galement partiellement reconnu les faits. Son tĂ©moignage rĂ©vĂšle que le groupe prĂ©parait l’attaque dans une forĂȘt de Samorogouan. Trois bergers ayant dĂ©couvert leurs intentions ont Ă©tĂ© interpellĂ©s : l’un a collaborĂ©, l’autre a rĂ©ussi Ă s’Ă©chapper, et le troisiĂšme, ayant rĂ©sistĂ©, a Ă©tĂ© Ă©gorgĂ© par le chef du groupe. « Nous Ă©tions dans une forĂȘt de Samorogouan pour prĂ©parer lâattaque. Trois bergers ont su que nous prĂ©parions quelque chose, nous les avons interpellĂ©s. Le premier a acceptĂ© collaborer, le deuxiĂšme a pu sâenfuir et le troisiĂšme qui a opposĂ© une rĂ©sistance a Ă©tĂ© Ă©gorgĂ© par le chef du groupe », a laissĂ© entendre lâaccusĂ©.
Abdoulaye OuĂ©draogo, cultivateur de Santidougou, a pour sa part confirmĂ© sa participation Ă l’attaque. Il a dĂ©crit comment le groupe a rejoint Samorogouan Ă lâaide de motos, transportant armes et vivres par car. Lâassaut a Ă©tĂ© lancĂ© Ă 4 heures du matin, et aprĂšs l’attaque, les assaillants ont pris la direction du Mali, se rĂ©fugiant dans une forĂȘt prĂšs de Sikasso.
« Nous avons rejoint Samorogouan Ă lâaide de 6 motos. Les armes ont Ă©tĂ© convoyĂ©es par car avec des vivres et plaques solaires. Nous avons attaquĂ© Ă 4 heures la gendarmerie. Je tenais une kalachnikov, mais on mâavait demandĂ© de rester en arriĂšre avec un jeune. AprĂšs lâattaque, nous avons pris la direction du Mali avec le chef qui Ă©tait blessĂ©. Nous nous sommes refugiĂ©s dans une forĂȘt prĂšs de Sikasso avant que le chef ne soit Ă©vacuĂ© dans une clinique Ă Sikasso », a dĂ©clarĂ©, en substance, le prĂ©venu au cours de son audition.
TĂ©moignages des victimes et des gendarmes
AprĂšs la lecture des dĂ©positions, les juges ont donnĂ© la parole aux ayants droit des victimes et aux Ă©lĂ©ments de la gendarmerie de Orodara, dĂ©ployĂ©s en renfort Ă l’Ă©poque. Les tĂ©moignages poignants ont offert un aperçu des horreurs vĂ©cues ce jour fatidique.
Lâaudience, dĂ©butĂ©e Ă 9 heures, a Ă©tĂ© suspendue Ă 15 heures 30 minutes. Elle reprendra ce matin, avec la poursuite des interrogatoires des quatre accusĂ©s prĂ©sents.